bgouve Lun 30 Juin - 15:02
bonjour,
Difficile question que l'analyse discursive d'un mécanisme psychologique se caractérisant par la négation du réel tel que le déni. En effet, si l'analyse de la négation (modalisation) permet une analyse de la dénégation (mécanisme de défense, cf. Blanchet, 1997), les indices discursifs permettant de rendre compte de ce qui ne peut être pensé ou dit, vont, par définition être difficiles à trouver.
La première démarche peut tout simplement consister à se focaliser sur ce qui n'est pas dit (mais qui devrait l'être) toutefois, je ne saurais que trop vous inviter à la méfiance lorsque l'analyse porte sur l'absence d'indice (cf. Gighlione et blanchet, 1991). Si vous choisissez telle démarche, je vous invite à vous référer à ce que vous vous attendriez à observer "normalement", c'est à dire soit en référence à une norme statistique (ce qui implique une comparaison de corpus) soit à une norme définie comme fonction idéale (ce que vous devriez observer en théorie ou ce que vous avez coutume d'observer dans la pratique).
Une autre possibilité vous est offerte si vous orientez votre regard vers des défenses se combinant généralement avec le déni : le clivage. Cette notion est en effet plus facilement opérationnalisable via le discours puisqu'elle renvoie à un partitionnement de l'activité psychique du sujet (en général sous l'effet du déni). Vous pourriez alors observer si des univers sémantiques sont évoqués sans jamais être reliés. Ici, plusieurs possibilités s'offrent à vous:
- étudiez les co-occurences (pas de cooccurence, pas de liaison) ou, si vous privilégiez une démarche plus clinique,
- analyser l'organisation topologique ou chronologique du discours via l'analyse des rafales ou épisodes.
Les modalisations énonciatives ou des connecteurs peut également vous être utiles. Les premiers renvoient à l'implication subjective du sujet dans son discours. Ils sont souvent utilisés par un locuteur pour intensifier la description du réel et convaincre l'interlocuteur de la rélaité et pertinence des univers mis en scène. Les seconds renvoient à la logique argumentative.
Pour illustration d'une méthodologie qualitative et psychologique de l'analyse d'un corpus, vous pouvez consulter par exemple : Dynamique d’un fonctionnement psychologique à travers l’étude de l’énonciation :
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0013700612001728ou encore les traavux de MC Castillo et A. Blanchet (2001, par exemple).
BG